Sans nous    

Le grand cirque de ce monde
S'écrira
 Sans nous

ET La Terre
N'est plus si ronde
Elle pleure
pour nous

Indiffèrente
A nos misères
La Nature
Souffre et s'invente
Un futur
 Sans nous

Les étoiles
Se révoltent
Et le ciel ferme ses portes
Tous les dieux
traînent à genoux

Mais l'idée d'un monde doux
Est encore
En nous

Les volcans et les comètes
Le destin de nos planètes
Et l'ensemble du décor
S'évapore
 Sans nous

Les animaux les insectes
Et les fleurs
Toutes les bêtes
Vivent et meurent
Par nous

Mais l'idée d'un monde doux
Est encore
En nous

Nos villes fières
Nos usines
Et le bruit de nos machines
Sans âmes

Encore belles et neuves hier
Seront demain tas de pierre
De flammes

Car sans nous
Pousse le lierre
L'herbe le vent la rivière
La vie saura revenir
 Sans nous

Mais l'idée d'un monde doux
Reste encore

Encore temps
Peut-être - à peine
De retrouver la raison
De débrancher les lumières
Déboulonner les antennes
Evacuer la grisaille
Et retrouver les saisons

Et les gestes des ancêtres
Les beaux gestes des semailles
Les maisons en terre,
en paille
Et les fêtes des moissons

Et le goût du désir
d'Etre
L'animal qui peut peut-être
Entre l'Ange ou bien la Bête
Se choisir

Car l'idée d'un monde doux
A surgi
De nous

Joues rougies
Cheveux batailles
Dans le vent
j'entends les "HaÏÏÏ"
Des futurs Nous qui nous hêlent
Appellent

Encore temps
Peut-être - à peine
De courir à perdre haleine
De saisir
A bouche pleine
Ma main tendue
vers la tienne

Car l'idée d'un monde doux
Est juste là -
 devant Nous