Sakura






Au milieu des rizières
fleurit un cerisier

dans ses branches se glisse
un étrange silence

deux amoureux s'enlaçent
en bordure de rivière

la lumière amusée
s'y grise en rose et vert

de la forêt voisine, îvre de sang, de chasse
les hommes tuent le cerf

Sous les perles, cerises
ornant de rouge l'air

deux amoureux s'étreignent
soupirent, se caressent

les flocons de lumière
volettent, plein de paresse

où est-ce la poussière
de fumées nucléaires

qui lentement tapisse
la joue bleue de l'eau claire ?





A l'ombre d'un cerisier
s'installe la fraîcheur

les heures, lentemement bruissent
dans la douce torpeur

au loin, dans la clairière
on dépèce un grand cerf

une centrale explose
en fusion de vapeur

et deux amants complices
s'endorment dans les fleurs.