Mais, enfin, Et mes gants ? Mugit-elle, Enfilant ses jambières en dauphin Ses dentelles En orang Ses bretelles En outan Et sa robe en oreilles D'éléphant Et mes gants, Où sont-ils ? Rugit-elle En gueulant Ingurgitant d'un coup son gigot de gazelle Et mes gants en toucan ? J'aurais l'air d'une chienne D'une vulgaire hyène Sans mes gants vert et cyan... Comment cacher mes griffes ? Comment, lors de l'apéritif Tenir les toasts Au pâté d'os Les petits fours Au croupion de vautour Comment boire les cocktail Au bon sang de chamelle ? Ainsi tournant Rageant Retournant tout son camp Dérangeant son logis Elle grognait Enrageait De ne trouver ses gants | Le Banquet Quand... Sans songer au danger Un Perroquet Groggi D'avoir bu la liqueur Fermentée du Goji S'approcha, claudiquant Attiré par l'étrange boucan... Eh, cocotte, coucou ! Du Goji ça te botte ? La-bas dans le bosquet Ca s'écoule en cascade ! Craqua-t'il, cocasse A l'adresse de la dame Lui donnant l'accolade D'un coup d'aile molasse | Ce Perroquet toqué n'eu même pas le temps de refermer le bec. D'un coup sec De patte Elle fit craquer son crâne Et lui tordit la nuque. Couac ! Et, cette nuit, au banquet Près du lac Tous les fauves dandys, Vêtus de Crocodiles Chapeaux-claque en Zébu Tous les fauves élégants Dégustant leurs croquettes Leurs cuissots de Héron Et leurs cakes au Bufflon jusqu'au Roi, sur son trône Un grand Lion rouge et jaune Buvant du lait de gnou... Tous la remarquèrent, Cette lionne coquette En dentelles et bretelles Qui soudain hoqueta En tendant Hésitante, vers le Canard laqué Ses pattes Délicates Gantées de Perroquet. |