Carotte

Les fumées
évolutent
en de tendres voluptes

L'alumette
se révolute
en cendres calumettes...

J'incline un peu ma tête...
Je tire une bouffette...
Dans mes cigamourettes,
j'aurais aimé
les aromates
de Guinée
et les peaux mates
des Vahinés
les feuilles de virginie
et les filles
devinées
nues, dans les palmiers,
et les femmes
avinées de mes nuits
satinées,
et ces nuits terminées
et puis, les matinées...
Et mes révoltes
en fuites
dans ces clopes confites
au scotchs whiskines
aux fêtes ballantines
et flutes enchantines
Ces volutes
enchantées, ces flammes
et fumées
réfutent
vos luttes idiotes
vous les sans lippe,
qui ne voulez ni
de ma ni
de ma nicote
ni de ma pipe

Qui chipotez
ma chique,
qui méprisez
ma prise
qui zignorez
tout des lumières qui tamisent
les tabajours, des ondes
brunes et grises et noires
planant dans les fumoirs
vous qui ne savez rien
de l'amour d'une blonde,
pour vous, poumonophytes !
Je suis debout !
j'ouvre ma redingote,
vous montre ma marotte
et je vous tend le bout !

le bout de ma carotte !