BLACK BOX


Dans les friches baroques
Des black box
Y en a qui passent,
Louchent,
Couchent,
Et vomissent
Du sang puis claquent
Défoncés cash
Par les high-kick
Mystiques
Des sorciers des tropiques

Pour moi, pas de panique
je banque et je débarque,
Je fracasse la baraque
J'ai l'arc à deux encoches
Et les flèches qui touchent
J'ai ma pioche à plastique
Mon sèche-frousse
Mon bric à brac à brousse
Ma calebasse en casque
J'ai ma trousse à caresse
Pour ma go électriques
Et des flamèches rousses
Pour décalquer ses tresses !

Et donc, sur un big beat de fonk
Je banque, bronche et débarque
Dans les black box du bronx
Cool comme un zouk
Rauque comme un tank

Quand cash !
Dans la jungle compacte
Une branche trop basse
M'épingle
Et me claque le thorax !
Ouch !
Je freine, crisse et braque !
Je flanche
Un peu, masse
Mes tempes
Mes synapses s'enclenchent
Je me lève et soudain...

Soudain,
Il y a des jardins,
Des cascades à cactus
Des acaciananas
Des poussinges à plumus
Des harmonicalyptus
Et des petits gugusses
Qui s'amusent tous nus
Dans les fleurs de lotus !

Je ferme mes iris
Et les rouvre, ahuris
Sur des gouffres d'épices
Eclosions de calices
Dans les rires et les cris
De gamins à hélices
Qui volent, chantent et se nichent
joujoutent à cache-cache
Dans les vertes coulisses
De leur terrain d'apache !

Où suis-je ?
Il est grand temps que je m'aterrisse !

Je ne banque plus
Ni ne bronche
Ou débarque
Je balance mes lances
Détend mon arc
Relâche mes flêches
Ote mes masques...

Où suis-je ?
Il est grand temps que je m'oasisse !

J'abaisse mon casque
Laisse ma kalash
Au vestiaire et j'oublie toutes marques
Tous repères, toutes cartes...

Sous les palmes, des macaques
S'ébattent. certains s'emplissent
La panse du lait dense
Jaillissant des cocos
Alors que les gekkos
crapotent en silence
Les pollens qui dansent
Dans le doux sirocco !

Où suis-je ?
Il est grand temps que je me colibrisse !

Plus loin, des feuilles bruissent :
Planquée dans les fougères,
Les yeux pleins de malice
D'une jardinière
Me fxent, tendres et complices...
M'invitent, puis disparaissent !

Sans attendre,
Je me lance
A sa recherche
Dans le dédale
Des arches
Végétales,
Vers de nouveaux délices !

Où suis-je ?
Il est grand temps que je me paradisse !